dans le parc
dans le parc du château des ombres blanches
il y avait de vieux tréteaux et un tas de planches
tout mangés de mousse, d'écailles de peinture
plus rien ne dure
tous les jours assise devant la fenêtre
dans la cour elle regardait tomber les hêtres
en se balançant
d'arrière en avant
elle mirait pierrots, mésanges, traîne-buissons
elle mirait ainsi tous les jours sans raisons
mais le croyait-on
elle n'a plus sa raison
dans le parc du château des ombres grises
un vieux bosquet d'ormeaux ployait sous la brise
du printemps en se balançant
d'arrière en avant
engloutis les sens sous la neige épaisse
il ne reste que la dolence comme une espèce
de silence, une étrange absence
de sens
dans le parc du château des ombres noires
elle se raconte encore parfois des histoires
comme avant, de guerres, de tourments
en noir et blanc
dans le parc du château la nuit on devine
de drôles de bruits, une étrange médecine
pour soigner son cœur plein d'eau, des potions d'alcyne
mais elle décline, elle le devine
dans le parc du château, à midi
les ombres s'allongent et prient
d'un dieu l'autre, elle s'engloutit
dans une autre vie