dehors
débarbouillé de rosée
les pieds dans la boue
et le nez en l'air
à bayer aux nuées
entendre cligner ses paupières
et se fatiguer pour de vrai
explorer les coulées
qu'importe si l'on se perd
faudrait s'être trouvé
échapper à la rumeur
et se coucher dans l'entonnoir
du mont de fer
où la magie opère
en un lieu de pouvoir
un trou de terreur
gorgé de sang
gorgé de peur
et noyer son égo
dans quelques trous d'eau
une vieille et belle souche au soleil en hiver
une vieille et belle souche ombragée en été
non je n'ai pas de vœux plus chers
qu'une vieille et belle souche
au soleil ou ombragée
laisser l'eau te transpercer
se saouler d'air
quand le soleil se réveille
se baigner dans le vent
s'enfoncer dans les tourbières
les doigts tachés de brou de noix
et la joie simple retrouvée
de pisser au grand air
j'entends le faucardeur au loin
il vient pour couper l'herbe à lapin
et la radio grésillait
ici le silence est tel que l'on entend
bruisser les ailes
des demoiselles au soleil
on ne guérit jamais
de
son enfance