homme, dieu, animal

06/05/2021

 homme, dieu

animal oscillant

on se donne mieux

du mal qu'avant


on se résout

on s'écartèle

on se dissous

sous la tutelle


on est cuit, recuit et trempé


l'indocile repentir

des amants qui se tirent

oscille en sympathie

et le vent écarte le satyre


la vertu, le vice et l'hubris

et les vestiges du vertige

sous les couches de vernis successives


on est cuit, recuit et trempé


le grand écart entre les instincts

les plus bas les plus vils, les moins fins

et cracher le venin

d'une froide vengeance

d'une révolution reporté

sine die

alors disons nous adé


car on est cuit, recuit et trempé


et laisser le corps exulté

sans autre jugement

ni vices ni vertus

oscillant, oscillant

comme un pendu battu par le vent


on est cuit, recuit et trempé


aimer tant que l'on tue

aimer tant que l'on tait

aimer tout, aimer tant le perdu


on est cuit, recuit et trempé


homme

animal divin

oscillant, abêti, ahuri

délayer la magie

d'un infâme brouet souper

et gâcher même la flamme


on est cuit, recuit et trempé


les mots usés

jusqu'à la corde

ne reste que des coquilles creuses

où se noient les âmes silencieuses


des mots pleins de vent

de poison et creux comme des bateaux

des mots vidés

comme un poisson aux viscères jetés au fil de l'eau


on est cuit, recuit et trempé


ils ont la tête pleine de vent

ils sont creux comme des roseaux

poussés trop vite


voyez les s'avancer

très sûr de leur fait

hautains, royaux, dédaigneux


ils sont cuits, recuits et trempés


il n'y aura plus d'île

il n'y aura plus de jeu

il n'y aura plus rien


alors disons nous adé

car nous sommes cuits, recuits et trempés

© 2021 Jean Lecrenois
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